jeudi 18 mars 2010

Du Greco à Dali

Hier, j'ai entamé les réjouissances avec une expo pas prévue au programme: Du Greco à Dali, au musée Jacquemart-André.
La collection privée d'un homme bienheureux (Perez Simon): les grands maîtres espagnols, Picasso, Miro, Dali, Murillo...
Petite expo, donc, même si imaginer toutes ces oeuvres chez un particulier décroche la mâchoire. D'autant que qui dit "privé", dit "pas exposé ailleurs, donc pas connu"...

Le musée en lui même, hors expo est relativement intéressant, même si je ne suis résolument pas sensible aux intérieurs bourgeois du 19ème. Trop carré, rangé, doré, "prout", si je puis dire! :-D
Portraits aux perruques poudrées, aux caleçons bouffants, marbres formels d'ecclésiastiques... bon, bof.
Même la "clientèle" du musée sent la naphtaline et la rupinerie, mais passons! On s'en fout, c'est pas l'emballage qui m'a fait me déplacer, mais l'expo temporaire.

J'ai flashé sur certaines oeuvres, et en faisant la recherche d'images pour ce blog, je me rends compte que précisément, mes coups de coeur sont les tableaux présentés dans la presse. Manquerais-je d'originalité? Je préfère croire que ce sont des pièces fortes qui marquent même les esprits néophytes comme le mien! :-)

Commençons par St Jérôme le Pénitent, (1648) par José de Ribera. Une oeuvre troublante, réaliste jusqu'au malaise, un regard fascinant, le traitement du visage en décalage de celui du corps vieillissant, décharné, presque flouté, et ce clair/obscur rappelant le Caravage...

(en voilà une belle, de Vanité, tiens!)
Je ne trouve pas d'image du St Jean Baptiste, du même peintre, exposé juste à côté, et bien buggant aussi. :-(

Ensuite, le Portrait de Femme (1925-1930?) de Julio Romero de Torres. Une merveille de délicatesse. Je ne connaissais pas ce peintre, mais je vais, dans un avenir proche, me fendre d'un article dont il sera le sujet, car ses oeuvres, inspirées du symbolisme et des pré-raphaëlites entrent en résonance avec mes goûts, mon univers... Et c'est marrant car ce tableau en particulier, même s'il m'a arrêtée net, n'est pas celui que je préfère, au final.


Ensuite, à peu près même période, une oeuvre qui ne m'a pas parlé tout de suite, mais que j'ai dépiauté un moment, reconnaissant l'influence de Klimt, et les jolis visages féminins, tous identiques: La Féria de Valence d'Anglada-Camarasa.


Dans un tout autre genre, j'ai découvert l'oeuvre de Joaquin Sorolla y Bastida. Nerveuse, de grands coups de pinceau, beaucoup de matière, et des images qui ressemblent presque à des photos traitées. Un réalisme étonnant. Des portraits magnifiques, des enfants, des scènes de vie toutes simples mais percutantes, une subtilité dans l'observation de la lumière qui contraste avec la rudesse du trait... J'adore.


Evidemment, les Dali, Picasso et consorts sont très très intéressants, mais tellement connus que ma goutte d'eau dans l'océan n'apporterait strictement rien.

Le site de l'expo est bien fait, avec une navigation dans les salles et les oeuvres majeures bien décrites et zoomables.

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