vendredi 15 avril 2011

jeudi 14 avril 2011

Claire Deligny/Vincent Baguian à la Java

Hier, j'ai passé une top soirée.
Partie en virée avec 2 très chères (C et S), pour aller voir le concert d'une 3ème très chère (Claire Deligny), en 1ère partie d'un mec que je ne connais pas (Vincent Baguian), mais qui m'est chaleureusement recommandé par un 4ème très cher (S), qui sera là, puisqu'il bosse dessus. Le concert. De Baguian.
Vous suivez ou bien?

Bref: un ramassis de purs potes, autour, devant, derrière.
Joie.

Ca sentait donc déjà bien bon, et ça tenait ses promesses.
Baguian aurait été à chier, presque, ça serait passé.

Ma Clara toute seule dans le faisceau, sans autres acolytes que ses 2 guitares et sa groove box, a über assuré, occupant la certes petite scène, mais tout de même!
Spontanément drôle, cash, ciselée. Foutue bombe.
LA Claire, quoi.



Et puis, donc, arrive le fameux Vincent Baguian, avec son pianiste/Jeckel: Hugo Renard.



J'avoue humblement un à priori pas fameux, ne connaissant du gars que sa collaboration à "Mozart, Opéra rock".
Je précise que je fais partie, sur Facebook, du groupe "Mozart Opéra rock, c'est une insulte à Mozart, à l'opéra, et au rock"!
J'aime pas ça, les comédies musicales.
Presque, je leur en veux, quand elles touchent à ce que j'aime, avec leurs grosses pattes pleines de gras.
Donc c'était pas gagné d'avance, comme dirait l'autre.

Mais bon, comme ce soir-là je suis curieuse et de bonne humeur, je regarde.
Je regarde et j'écoute.
Et je commence très vite à ricaner.
Sourcil dressé, je me régale de la délicatesse inattendue du verbe.
Parce que tout ça est fukinly bien écrit!

C'est furieusement drôle, admirablement bien troussé. Ca ménage ce que ça dit, dans la forme seulement.
C'est infiniment touchant, aussi, par moments.
Une chanson, notamment, m'a emporté un Wow final et les poils des bras avec.
C'est aussi le nom du dernier album: "Ce soir, c'est moi qui fait la fille".




Ca me rappelle Lebert, ça me rappelle Polo, que je tiens pour les meilleurs auteurs français actuels (que je connaisse, ok, je suis pas exhaustive!).
L'esprit, sa tournure, l'humour, le texte qui se fait dentelle...
C'est bon, ça secoue la purée de neurones, ça se déguste comme un florentin délicat déniché au milieu de burgers de la veille.

C'est là que franchement, on a presque envie d'entendre ce fameux titre de Mozart mon cul, là. (Pardon à Mozart, mais il a déjà bien reçu, il ne compte plus!).
Parce que l'équation semble improbable. Soit c'est de la confiture aux cochons, soit du minimum syndical et ça fait chier.
Et je dis ça, mais les 2 autres auteurs cités plus haut ont aussi des dossiers, donc tout est possible.
Bref, c'est pas le sujet.

Sauf que ce dossier n'est pas camouflé, pendant le concert: il est le sujet d'une auto-dérision qui emporte le morceau.
Parce que Baguian n'est pas tout seul sur scène, il est grand temps d'y revenir.
Il est accompagné d'Hugo Renard, donc, brillant pianiste, qui ne fait pas que le musicien.

Le spectacle est construit autour de leurs apartés hilarants, leurs échanges acides où la tendresse se lit dans les yeux brillants.
Ca charcle, ça joue, entre eux et pour nous, et ça prend bien.



Il y avait des guests, à ce concert. Maureen Door, qui chante joliment, et Florent Mothe, une des brebis égarées de M.O.R. (il va bien, cet acronyme!).
Un très joli specimen à belle voix, et charisme. Il avait l'air de kiffer tout le concert, assis par terre devant la scène, et reprenant par coeur les chansons.
On a tous kiffé, en fait. Public conquis en bloc.

J'ai préféré le concert à l'album (que j'ai dépiauté aujourd'hui), à cause du seul mini bémol de l'affaire: je suis pas dingue de sa voix, à Baguian. Mais la délectation des textes reste intacte.
Et puis il s'entoure de gens de qualité: Blanc-Francart père, Zazie, Philippe Paradis, Calogero...
Je les adore pas tous, artistiquement, mais on peut pas les qualifier de mauvais.
Bon y a Elodie Frégé, aussi, qui s'en sort honorablement sur le duo qui blaste 100 fois plus avec Zazie (version live): "Je ne t'aime pas".



Il reste encore 2 concerts à la Java: le 27 avril et le 7 Mai.
Si vous êtes parisiens ou de passage ces jours-là, faites vous plaisir...

dimanche 3 avril 2011

Puggy au Bataclan


Puggy est un trio qui vient de Belgique. Sauf que pas 1 des 3 n'est belge.

Matthew Irons (chanteur, guitariste, pianiste, compositeur, performer, you-name-it...) est britannique. Et il a de très jolis yeux.


Egil "Ziggy" Franzén (batteur, pianiste, chanteur, tout-ça-en-même-temps, Muppet...) est suédois.


Romain Descampe (bassiste, chanteur, fil rouge...) est français.



Je les ai découverts lors d'un sombre festival, en banlieue de Bruxelles, il y a un peu plus de 2 ans.
Toute la journée, une morne enfilade de groupes, au mieux, très amateurs; au pire, insupportables.
Pas aidés par l'ingé son du lieu, envoyant une purée/bouillie mille fois trop forte et agressive.
Genre de son qui fait saigner du nez!
J'étais un peu de mauvaise humeur, du coup.

En fin de programme, la tête d'affiche, déjà un peu connue en Belgique, mais totalement inconnue de moi: puggy.
Déjà, ils ont leur propre ingé son. Ca attire mon attention, mon intérêt, et ça me fait enlever mes bouchons d'oreille, par curiosité.
Bien m'en a pris, parce que dès les 1ères notes: du miel.
La suite m'a juste étalé une grosse claque dans la tête.
A se demander ce qu'ils foutaient dans cette programmation!

Super pros, grosses brutasses à leurs instruments, une voix invraisemblable, énergie énorme...
Ca m'a fait penser à Muse. Oui, carrément. Innovation en moins, si je dois être tout à fait franche, mais 1er album, quoi!
Des titres qui tournent merveilleusement, bien composés, très mélodiques, avec la dose de bon bouzin qui va bien.

En sortant du concert, j'ai acheté leur album (le 1er), et je l'ai écouté en boucle un bon moment.


Depuis, je les suivais mollement de loin.

Hier, donc, ils passaient au Bataclan, pour présenter leur 2ème album (si on omet le Teaser, sorti entre deux).
Je me suis rendue compte du chemin parcouru, avec le sourire jusqu'aux oreilles: un public massif, hyyyyyyyper chaud, enthousiaste, réactif, connaissant toutes les chansons par coeur, dansant, riant, kiffant.

Il y avait bien longtemps que je n'avais pas assisté à un concert comme celui-ci.
Le groupe génère un truc incroyablement positif. Ils s'éclatent, ça se voit, et c'est communicatif. La dernière fois que j'ai pris autant de good vibes, c'était à un concert d'Amadou et Mariam, au Divan du Monde.
Le genre performances dont tu sors en aimant le monde. Ca devrait être remboursé par la Sécu!

Ces 3 mecs sont des showmen multi-instrumentistes de grand talent. Qui ne se prennent pas au sérieux, surtout, et je crois que c'est ce qui fait la différence. Pas de "phases" étudiées, pas de calcul, de recettes toutes faites et maintes fois éprouvées. Ils ont beau avoir une solide expérience de scène, on ne sent aucune grosse ficelle. Ils ne cherchent pas à se donner un style, ni à contrôler leur image au moment M. Pas de langue pendue, quoi, si je puis me permettre une private joke.
Bref, j'aime leur spontanéité, leur bon esprit, leur kif sincère, le tout au service d'une musique pointue et jouée au cordeau.
Playlist équilibrée entre les 2 albums, ça aussi, ça fait du bien. Ca ne sème pas en chemin les "retardataires" de mon espèce.
D'autant que je ne suis pas sûre d'adorer le 2ème album, même si, en live, les chansons passent vraiment bien. Quelques titres ont accroché mon oreille, mais le nouvel univers me paraît, à priori, moins rock.

Il n'empêche, ce groupe mérite vraiment le succès qui les gagne. Ils font actuellement une grande tournée française qui les ramènera à Paris en Novembre à l'Olympia, je dis ça, je dis rien! :-)

Un extrait du concert d'hier, sur une "vieille" chanson.



(Merci à Kmeron pour les photos N&B, et Loreleibird pour la vidéo live!)