jeudi 23 février 2012

Mr Bones

samedi 18 février 2012

Bang Bang

lundi 13 février 2012

Svalutation

C'est une chanson d'Adriano Celentano sortie en 1976.
Il y a longtemps que je l'écoute.
J'adore cette gratte nasillarde et nerveuse, la voix qui s'agace de Celentano. J'aime moins les passages (au rythme de) pompe, mais je suis fan des choeurs. Je l'ai vue sur scène, reprise par Daran et le Sieur Fostinelli de nombreuses fois, et je l'ai kiffée systématiquement. L'originale fait partie de ma playlist récurrente.

Or, je n'entrave rien à l'italien. Ce qui n'est pas forcément un problème.
Ca me rappelle quand j'étais petite et que je yaourtais allègrement le Michaël Jackson qui me sortait du casque.
Ou comme quand j'écoute Nosfell, que personne ne comprend, de toutes façons.
Voire, si je pousse la digression, comme Indochine, dont les textes, bien que français, n'ont pas plus de sens qu'une langue inconnue. Mais je n'écoute pas Indochine, donc c'est un mauvais exemple.

Bref. Je viens de comprendre Svalutation.



La vidéo est loin d'être la meilleure, mais comprendre ce truc vieux de 35 ans apporte un paquet d'eau à mon moulin.
Même si le texte fait frémir, du coup. D'autant qu'il est tourné avec une ironie certaine.

Il confirme que rien ne change, que c'est global.
Qu'on recule au lieu d'avancer.
Je n'ai pas attendu Celentano pour tomber du nid, mais c'est curieux de réaliser qu'on a yaourté ces mots-là pendant des années sans savoir. Comme ouvrir une vieille lettre cachetée, oubliée, et y trouver le journal de ce matin.


La crise professionnelle, la crise nationale, les crises, la Crise générale.
Ce système qui se verrouille autour du Dieu Pognon dont il a accouché.
The Wall. Tout le monde se le prend.
Wall street, d'ailleurs. Rue du mur dans ta gueule.

Cette crise d'Humanité.
Et y a des gens qui Svalutationnent depuis au moins 1976...

Moralité: essayer de comprendre vraiment les chansons.
Même celles de Nosfell.
(Mais pas forcément celles d'Indochine.)

Parce que si ça se trouve...


lundi 6 février 2012

Fran.

Mon métier, parfois, me donne l'opportunité de croiser, à l'autre bout du monde, des lieux et des gens étonnants.
Aujourd'hui, je viens vous parler de Fran.

Fran est masseuse. Elle travaille dans un tout petit salon, rue Pelotas (haha), à São Paulo, Brésil.



L'endroit est cheap mais propre. Du rotin blanc, des peintures home made aux murs, des fans au plafond qui atténuent à peine la canicule de l'été brésilien.

Allongée sur la table moelleuse, (chauffée en hiver, ventilée en été), les yeux fermés, on peut entendre, par les fenêtres à claire-voie, les conversations et les rires des filles, 2 pas plus loin.
On ne parle que portugais, à Lua Nua, et si je n'y comprends pas un traître mot, j'adore écouter cette langue douce, chantante et sensuelle. L'esprit commence à vagabonder avant même le massage entamé.

C'est là que, quand on a de la chance (ou qu'on le demande préalablement, dans mon cas), on a affaire à Fran.
Et Fran, c'est une magicienne.



Difficile de lui donner un âge. En tous cas, c'est une femme d'expérience, et pour faire simple: la meilleure masseuse de l'univers.
Ca paraît con, d'écrire un billet sur les qualités d'une masseuse, mais si je m'y attelle, c'est parce qu'au delà de ses compétences, cette femme, par ses mains, transmet quelque chose de bien plus important: de l'humanité.
J'ai mis le doigt dessus cet après-midi, alors même que la moindre de mes fibres se détendait sous les siens, de doigts.

Je me demandais pourquoi cette femme-là arrivait à dénouer des noeuds de nerfs/muscles dont personne ne vient jamais à bout, quelle que soit la latitude, y compris en Asie.

Et j'ai fini par comprendre.
Fran transmet de l'énergie. Elle ne se contente pas de faire son job en pensant à autre chose.

D'abord, elle sent les tensions, selon un genre de rituel qu'elle seule comprend. Un peu comme le système de réseaux en acupuncture.
Ensuite, elle procède, avec une connaissance de l'anatomie qui laisse pantoise: pressions plus ou moins fortes, elle ne lâchera pas un endroit tant qu'il ne sera pas mou comme du beurre, sans jamais faire mal.

Dans l'attention qu'elle porte à ce qu'elle fait, on sent toute la bienveillance du monde. Cette femme est comme une guérisseuse.
Elle "sait" les douleurs et leurs remèdes, elle prend le temps. Elle a à coeur de remettre les pauvres corps d'aplomb, comme s'il s'agissait d'un challenge personnel.
Elle ne parle pas, douce, concentrée, précautionneuse. Si vous ouvrez les yeux, vous la verrez sourire.

Des orteils aux cheveux, rien ne lui échappe: elle avance méthodiquement, presque maternelle, avec dans les mains un truc incroyable qui perdure après son passage et vous laisse légère, infiniment détendue, ni endormie ni vaseuse.
Reconnaissante.

Clairement, il y a de l'humain, là-dessous. A la façon dont elle masse, on le sent, que c'est une belle personne.
Elle donne de son énergie positive, de la bonne vibe par kilotonnes. Et ça change tout.

Ah oui: le tout pour 31€ l'heure...

Muito obrigada, Fran. ♡